06/03/2011

Hystoires des cabanes vivantes / 2

" Oedipe enferme les enfants ( et les adultes ) dans l'espace-temps familial qui suture et ligature les lignes de fuite susceptibles de frayer une voie aux machines désirantes crées et mises en mouvement par les jeunes enfants . Dans ces conditions, les forces de désir font immanquablement irruption ."

Qu'est-ce que se mettre à l'école des enfants ? Comment retrouver les potentialités créatrices de ce territoire perdu ? Voilà le type de questions que semblent vouloir nous chuchoter les oeuvres de Catherine Nicolas . Car, à l'évidence, ces hystoires de cabanes vivantes ne font appel à ce qui, dans la conscience d'un homme, lui permet de mener une vie raisonnable et pondérée mais, au contraire, à cette faculté plus originelle et plus fondamentale qui l'autorise, parfois, à vivre ses rêves comme s'ils appartenaient de plein droit à la réalité .

Mais, qu'est-ce que l'enfance sinon une manière de conférer au monde un sens ésotérique ? Et par ésotérique, il ne faut pas entendre un sens obscur ou délirant, mais un sens caché qui n'appartient qu'à une petite communauté : autrement dit, qu'à " une bande de potes " capable de transformer, par la seule force de la pensée, un simple bout de bois, une boîte de carton, en bout de ficelle ou que sais-je encore, en un objet hors du commun _ en un objet-trésor .

Que ce soit dans son oeuvre intitulée Le pylône de vie, ou bien dans cette autre au nom encore plus évocateur, L'âge d'or, Catherine Nicolas ne réclame de ses spectateurs qu'une seule chose : qu'ils osent, à l'instar des petits d'hommes qui peuplent ses créations, s'élever au dessus de la terre - le temps d'une émotion au moins, pour retrouver en eux la magie de leur enfance . Car c'est à cette conditon, et à cette condition seulement, qu'ils pourront saisir ce qui se cache d'infiniment fragile et merveilleux dans ces oeuvres .

Texte de Frederic Charles Baitinger

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